Après des années de croissance imparable, les entreprises de la gig economy risquent d’être confrontées à une révolution dans un avenir proche, du moins en ce qui concerne leur présence en Europe. Sur le vieux continent, il existe une quantité croissante de réglementations, tant par les autorités nationales que par l’Union européenne, pour ce secteur né au cours de la dernière décennie et poussé par l’impératif de flexibilité.
En Italie, par exemple, fin mars, un accord a été conclu entre Just Eat et les syndicats pour inclure les coureurs dans le CCNL Logistics. Outre cet accord signé par le géant de la livraison dans notre pays, deux innovations importantes pour le secteur ont également eu lieu au Royaume-Uni et en Espagne.
Cette série de règlements pourrait avoir un fort impact non seulement sur les entreprises du secteur, mais aussi sur les consommateurs, qui pourraient se retrouver à devoir faire face à des dépenses plus importantes pour ce type de services.
Gig economy, nouvelles règles en Europe
La Cour suprême britannique, en février dernier, a obligé Uber à classer 70 000 chauffeurs comme des travailleurs, même s’ils ne sont pas à proprement parler des employés, avec des protections plus importantes comme le salaire minimum, les congés et les cotisations de retraite. Le Parlement de Madrid, quant à lui, s’apprête à introduire une série de mesures capables de transformer les gig workers en employés, avec tous les avantages qui en découleraient.
La Commission européenne étudie également l’application de directives visant à renforcer la protection dans ce domaine, notamment en termes de statut et de droits.
Les conséquences pour les entreprises
En ce qui concerne les entreprises concernées, nous avons observé ces derniers jours un premier effet sur l’une des plus importantes au niveau mondial : Deliveroo à l’occasion de l’introduction en bourse sur le London Stock Exchange a enregistré un effondrement de 30% sur le prix de placement.
Pour affecter de manière significative la performance négative, il aurait suffi de la fibrillation du cavalier de l’univers à laquelle on assiste dans la dernière période. De nombreux investisseurs, en effet, ne se sentent pas en sécurité en immobilisant leurs fonds dans un scénario actuellement trop incertain.
Deliveroo n’a pas été aidé par la décision de la Cour suprême britannique, même si James Farrar, président du syndicat App Drivers and Couriers, a déclaré que ce n’était que le début d’un long chemin pour les droits des travailleurs de la gig economy.
Augmentation des coûts pour les consommateurs
Un certain nombre d’entreprises pourraient décider de prendre les devants et de présenter leurs propres propositions afin de donner plus de garanties aux coureurs, chauffeurs, coursiers et autres employés.
L’adoption de ces nouvelles formes contractuelles pourrait avoir un impact sur le prix payé par les consommateurs – qui, toutefois, comme l’affirment certains initiés, semblent prêts à accueillir favorablement cette augmentation, si elle est destinée à accroître les revenus ou à assurer de meilleures conditions aux travailleurs eux-mêmes.